Jour 24 : de Averøy à Averøy, 0 km
Total 3 963 km
Cette nuit, sous le tipi moustiquaire improvisé par Clem, n’aura pas été de tout repos. J’ai du respirer voire manger la moustiquaire une bonne dizaine de fois avant de céder à l’enlever de mon côté. Je la laisse reposer sur le visage de mon acolyte qui lui, rassuré après l’attaque ennemie des moustiques dort comme un bébé. Au réveil, nous décrétons que ce sera le jour du repos. Depuis quelques jours la fatigue pointe le bout de son nez, première concernée, elle a fini par toucher Clément qui avait déjà commencé à tirer la langue hier. Après 23 jours de km, de randonnées, d’organisation, il est temps de lever un peu le pied. Ca tombe bien car aujourd’hui, non seulement on est en camping mais en plus : il pleut ! Ca sonne l’heure de la machine à laver !
On se met donc en mode cocooning ! Enfin ! Nous déplaçons le van pour laisser notre place et se rapprocher du petit chalet du Lyso camping mis à disposition pour les campeurs. Salle de cuisine, salons, mezzanine dortoir, ambiance « trop mignon » et Blanche Neige et les 7 nains. Il n’en faut pas plus pour nous convaincre. On investit les lieux, on se fait notre petit studio à partager dans cette ambiance de bois et de vieillot. Le seul objectif de la journée devient vite de faire une lessive.
Mais petit hic, la seule machine à laver est mobilisée, ok pas de problème, on attendra notre tour, armés de nos macs et de nos 100 articles à écrire et 1000 photos à traiter. La journée s’écoule tranquillement mais après 10 allers-retours à la salle dédiée et à l’accueil vide, je finis par apprendre qu’une femme après sa machine serait partie avec les clés. Mais elle est partie, partie ! Tchao lessive ! Ah oui mais non messieurs dames pas possible ça. Il est déjà 15-16h, il faut que nous lavions nos affaires et que nous levions le camp nous !
Une machine à laver interminable
Le camping est au top et un des gestionnaires parle français ! Il a fait ses études en France, il parle aussi bien que nous, c’est sympa de l’entendre nous raconter sa vie. Il nous propose finalement d’utiliser la propre machine des propriétaires, qui est capable d’engloutir des centaines de kg de vêtements. Nous acceptons et nous nous organisons en conséquences. Sauf que… la machine annonce 4h à 5h de lavage ! Sans compter le séchage ! Il est bien tard pour se lancer dans cette affaire mais il faut vraiment qu’on lave nos affaires…. Finalement nous nous lançons… La journée continue de défiler sous une pluie battante. Nous ne savons pas du tout ce qu’on nous allons faire, ni où nous allons aller ce soir, mais une flemme énorme nous prend, et on ne prend tout simplement pas de décision. On est bien au chaud dans ce chalet, derrière nos pc, on laisse le temps filer et recule le moment de prendre une décision, qu’on ne veut pas prendre !
La soirée arrive mine de rien, et des compères nous rejoignent dans le salon. Des adolescents norvégiens se lancent dans de la patte à crêpes, qui ressemble plus à des muffins et font sauter toutes les dix minutes les fusibles ! Le petit jeune qui parle français essaye désespérément de bidouiller les plombs, on le soutient dans une ambiance de franche camaraderie. Et puis un couple d’Autrichiens investit les lieux aussi. Tout le monde se met un peu à l’abri ici, la tempête est forte dehors. La dame est un peu fatiguée mais l’homme se met à papoter avec Clément. Il lui raconte qu’ils viennent tous les ans en Norvège faire du kayak et qu’ils remontent le pays progressivement par petit bout. Clem lui montre ses photos, je prends possession à mon tour de la cuisine pour la soupe qui va si bien avec le cadre et commence des allers-retours non stop auprès de la machine à laver. Elle annonce depuis une demie heure qu’il reste une minute de machine. Bon bon bon. Je finis par attendre à côté, jusqu’à ce que le propriétaire arrive par surprise et par derrière dans son sous-sol. Il vient probablement vérifier qui je suis, mais moi mon coeur lâche de peur ! Oui en même temps je suis chez lui, c’est normaaaaaal. La nuit tombe. Bon y’a un moment voilà, je décide de couper court à cette machine sans fin, car sinon on y sera encore demain matin.
La soirée se déroule globalement comme la journée. Nous geekons à côté des autrichiens le temps que la machine sèche cette fois-ci les vêtements. Il y en a pour 1h30. C’est SANS FIN mais en vrai ça tombe bien…. En milieu de soirée, on se rend bien à l’évidence que nous, qui essayons de limiter les campings, par économie, allons rempiler pour cette nuit. Nous garons le van sur une place à côté, sans électricité cette fois mais à côté du chalet. Il y a des jours comme ça où il faut aussi lâcher prise. C’est toujours la grosse tempête quand nous récupérons enfin nos vêtements qui par magie sont quasiment tous sec ! Et sans lutter, sans conduire, sans rien préparer du tout, nous allons tout simplement nous coucher. Rien de fou mais les vacances c’est aussi ça !