Jour 43 : port d’Oksfjordhamn – parking sur la route du cap, 372 km
Total : 6 812 km
Nous nous réveillons au port, que c’est agréable de sortir son nez du van et de tomber sur les montagnes au-dessus de l’eau, les petits bateaux au premier plan… !!!! Nous prenons notre traditionnel Nutella matinal sur la table en bois à pique-nique et évaluons le trajet. Il reste encore beaucoup de temps avant d’atteindre Alta, nous avons bien fait de nous arrêter ici.
Rennes et rois de Laponie !
Nous repartons reposés. Dans 10 jours nous serons à Paris. Alors on ouvre encore plus nos yeux, savourons chaque temps passé ensemble dans ce challenge nordique. Clément fait plein de photos sur le trajet, c’est très joli. Nous longeons énormément de lacs. Et puis nous traversons une petite ville trop mignonne. On file à la station essence refaire le plein et vérifier la pression des pneus. J’envoie quelques messages à Antoine qui me guide. La station n’a pas ce qu’il faut pour regonfler les pneus. C’est bof rassurant. Donc on croise les doigts. On remet du Adblue dans la maison.
Et on repart ! C’est trop beau, c’est vraiment génial. Et puis, nous prenons une autoroute, qui ressemble plus à une nationale (une deux voies classique). Un tunnel n’est pas loin, l’eau à gauche, les montagnes à droite. Tout va bien. Jusqu’à ce que j’apperçois des taches noires sur la route. Je crie « Clément !!! » Il pense à des moutons, lève la tête du PC et j’enchaine sans avoir le temps d’expliquer ce que je vois « Ton appareil photo !!!!! » et il comprend… Un troupeau de rennes est sur la route !!!! En plein milieu. Je ralentis, voire m’arrête pour réaliser ce que je suis en train de voir. Des rennes, en totale liberté sont sur la route, puis tout autour de nous !!!!! Le van est encerclé !!! C’est fou, fou, fou !!!! Clément mitraille ! J’ai des frissons ! Un moment exceptionnel ! J’envoie un message à Antoine pour lui répondre sur l’histoire des pneus et lui montrer la situation ! C’est fou !
Je repars, et fais demi-tour. On ne peut pas reprendre la route comme si de rien n’était. Clément repère un mini parking en bord de route à côté des rennes. Pas d’hésitation, on y va. On sort. On observe tout ce bazar. Clément part tel un grand reporter de Géo. C’est absolument fascinant. Ces bêbêtes sont très hautes et le bois est en fait poilu. Je suis comme une gosse. Ce moment est pour moi le meilleur de notre voyage.
Nous prenons beaucoup de temps à vivre ce moment. Il n’est pas question de partir sans en être rassasiés, c’est trop exceptionnel pour passer à côté ou le bâcler. Et puis les rennes finissent par partir, et nous aussi, l’adrénaline plein les veines. Nous continuons en direction d’Alta, Clément le nez dans son appareil photo et moi dans mes émotions !