Jour 16 : de Trolltunga, à Sogndal, 223 km

Total : 3 442 km

Ce matin, il pleut toujours. Comme depuis 3 jours. On commence à être un peu blasés par ce temps et cela commence à peser sur le moral des troupes. Nous ne sommes pas lavés non plus depuis Tau et une randonnée de 11h, autant dire qu’il est tant de partir. D’autant plus que nous n’aimons pas Odda, et que nous y avons dormi 3 nuits à la suite, le comble ! Nous hésitons sur le chemin à parcourir, compte tenu des durées, de la météo et des routes. La suite du programme n’est pas encore clair. Nous optons pour le centre ouest, où la région est semble-t-il sublime. L’objectif du jour étant assez basique : se laver ! Direction Sogndal !

Nous quittons donc Odda, non sans appréhension et puis… réjouissance ! Passé le fjord, le soleil revient à côté de nous ! La route est de nouveau agréable et je me crois au cinéma à regarder le zèbre norvégien devant moi. Ces derniers temps, je me demandais si on pouvait réellement vivre en van, autrement qu’en vacances, et toujours mes réflexions sur les différentes perceptions selon l’angle pris. Je continue à penser l’espace, le mode de vie etc, pendant que défilent sous mes yeux du bleu et du vert. La musique bat son plein. Clément est lui aussi dans ses songes. On se refait aussi le film de Trolltunga, ces couleurs d’automne en été, les étendues, ces maisons comme des points rouges éparpillés dans le vert comme une peinture taille réelle.

Le pays zébré

Le soleil qui chauffe le capot, la nature en immersion, on se sent comme en après-coup, sur un tapis volant sur les routes, entrelaçant les fjords, à coup de cascades, d’un ferry et de virages. On s’arrête dès que l’on peut pour que l’oeil de lynx enregistre dans sa boite magique les couleurs et les reliefs. Nous sommes admiratifs des cyclistes que l’on croise, et puis sur le chemin un village absolument adorable nous attire : Vikøyri. Je tombe sous le charme de l’église en bois « Hopperstad stavkyrkje », entouré de son mini-cimetierre dont c’est l’habitude ici.

L’église est typique du pays, médiévale, construite en bois, et composée de toits en cascade. Elle a failli disparaître mais a été préservée par « Les Monuments historiques de Bergen » et est devenue un musée. Nous la regardons de l’extérieur, car un reportage sur les JO étudiants y est en cours de réalisation par une équipe de télé française. L’équipe fait le portrait d’un sportif norvégien de la région.

Bref une journée contemplative. Le soleil est là, nous changeons de parc national, la route est plus douce et ça fait du bien ! 🙂

Sogndal, le retour à la lumière !

Le ferry nous mène à Hella et entrons dans le comté de Sogndal qui porte son nom : Sogn og Fjordane. Nous traversons le Sognefjord, dont un de ses bras (Nærøyfjord) est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous sommes passés à côté mais nous n’avons pas fait le détour. La réalité nous rattrape aussi : aujourd’hui grande performance encore : nous mettons 6h pour faire 200 km !

Park4night nous trouve un petit camping, près de Sogndal, au bord de son fjord : le Kjørnes Camping. La ville n’a pas grand intérêt, nous la traversons sans nous attarder pour atteindre la rive d’en face, où l’on aperçoit le graal. Le camping est parfait, on se trouve un petit coin avec une vue sur le fjord, idéal pour un nouveau coucher de soleil. J’ai besoin de prendre du temps et Clément file shooter le monde. Ce soir nous sommes fatigués et un peu tendus, nous n’avons pas encore pris le temps de préparer la suite, étonnamment il nous manque du temps ou alors on s’organise mal ! Le coucher de soleil sublime le tout. Le soleil passe derrière la montagne et se reflète sur le fjord. C’est magique.

Comme un air de nouveau challenge…

Finalement nous nous re-plongeons dans les guides pour voir où les vents nous mèneront désormais. Nous découvrons sur le coup que nous sommes en fait à proximité de glaciers qui se trouvent tous au Jostedalsbreen National Park. Il est possible de monter dessus, d’y randonner et même d’y faire du kayak ! Je ne suis jamais montée sur un glacier, Clément lui connaît ceux d’Islande et en redemande. Et voilà, l’objectif est tout trouvé ! Il ne reste lus qu’à comprendre le mystère des noms de glaciers. Le Guide du Routard et Lonely Planet n’ont pas l’air d’accord sur le glacier à faire. Ou alors je ne comprends rien au norvégien, ce qui est possible aussi. A éclaircir demain !