Jour 38 : de Myre à Nyksund, 13 km hors ferry
Total : 5 596 km
Clément se réveille très tôt. Moi non ! Mais la journée s’annonce superbe ! Les rayons de soleil traversent les protections du van et m’incite au réveil. Quel bonheur d’ouvrir les portes et d’être au pied des montagnes et de l’eau. Ce camping semi vide est du pur bonheur. On se prépare doucement, café et Nutella pour le petit déjeuner au soleil. Trop dure la vie.
Nous sommes piqués de curiosité à la lecture dans un des guides d’un encart concernant Nyksund, port de pêcheurs abandonné qui serait semble-t-il en court de rénovation. Ce sera notre challenge du jour ! Nous prenons la route vers ce petit village. Nous sommes vraiment à côté, alors nous en profitons pour racheter des réserves de gaz pour le van. Comme la route est jolie et presque déserte, nous sentons aussi que l’âme de Spielberg revient et nous testons des films du van pour Antoine ! Je repasse plusieurs fois devant la caméra de Clément, et hop on passe la seconde !
Nyksund, l’abandonnée
Arrivés à Nyksund, il faut passer un petit pont assez étroit pour accéder au port. Nous garons le van sur le petit parking. La ville se résume à 4 rues autours du port et quelques ruelles qui en découlent. C’est vraiment tout petit. Nous prenons notre sandwich du midi en comprenant que nous allons passer l’après-midi ici facilement. Une fois avalés, nous partons découvrir ces lieux laissés en semie-roue libre. Clément remarque un bâtiment vide, il se faufile dedans. Une sorte de grange à deux étages, très délabrée. Le bois très abîmé laisse passer la lumière qui éclaire de vieux meubles, ce qui fascine le photographe. De mon côté j’arpente les dessous des piloris du port et en fait le tour. On se retrouve un peu plus tard devant un mur tagué et à examiner à travers les fenêtre ce qui semble être un ancien atelier d’art.
Nous continuons en solo notre exploration. Je me retrouve dans un vieux tabac presse complètement glauque avec des poupées grandeur nature, des biscuits en vente qui sont probablement là depuis 20 ans et une musique de fond. Comme un vieux décor de film. Sans personne. Ambiance. Je ressors et j’entends Clément, qui est tombé par hasard sur un vieux bateau posé sur l’herbe. Comme un gamin il entre dedans avec minutie et délicatesse. Jouer au pilote est tentant mais ne pas abîmer l’existant aussi ! C’est intriguant, on s’imagine les aventures de ce bateau avant d’échouer ici. Je laisse l’explorateur à ses rêves et file voir de plus près l’église. Je n’ai pas encore pu entrer depuis que nous sommes arrivés dans ce pays. C’est une église qui n’est pas vraiment typique, toute simple, blanche, dedans miracle c’est ouvert, des prières pour les marins. Je reste un peu et retourne près du port.
Je vais me poser au café au nom imprononçable « Ekspedisjonen Restaurant & Kafebar i Vertsbrygga », près des bateaux, le soleil sonne la fin de l’après-midi et Clément me rejoint. C’est une superbe après-midi. On prend des cafés, on geek un peu. On est tenté de se faire un plat mais c’est toujours hors de prix. Pour un port abandonné, le café-restaurant est pour le coup assez moderne, bien entretenu. Sans concurrence, il n’y a pas de problème pour remplir l’espace des quelques habitants et des touristes. La ville de ce qu’on lit semble se réveiller de ses cendres progressivement. Nous quittons ces quelques personnes, quelques ruelles dans notre van, mais le coucher de soleil émergeant nous provoque déjà un arrêt d’observation. A quelques mètres plus loin, rebelotte. Cette fois-ci les couleurs sont très douces, beaucoup moins agressives que la dernière fois. Nous décidons d’en profiter complètement et trouvons très vite un espace pour garer le van. Le shooting commence, on prend des images pour le film même tellement c’est beau. Nous laisserons le van là pour cette nuit. Je cuisine dans le coffre face à l’eau et les couleurs filantes, une soirée qui est devenue une habitude. Il ne reste plus beaucoup de soirées de ce type, on les savoure d’autant plus.