Jour 10 : de Preikestolen à Kjeragbolten, environ 30 km hors ferry
Total : 2 800 km
Ce matin, Clément est pressé. Moi pas du tout… 🙂 A peine une nuit nous sépare du rocher plat de Preikestolen, nous sommes encore sur son parking, qu’il souhaite que l’adrénaline de Kjeragbolten coule à son tour. Kjeragbolten est une randonnée près du même sublimissime fjord que Preikestolen : le Lysefjord.
Il s’agit de l’ascension de la montagne Kjerag qui nous mène à un gros gros caillou, rond, le « Kjeragbolten », coincé entre deux parois, suspendu. En-dessous, le vide, et 1 000 mètres plus bàs : le fjord. Petite ambiance.
Pour accéder à ce lieu très réputé, le plus simple est de prendre le ferry à Forsand, qui nous mène au bout du Lysefjord, à Lysebotn. Le Lysefjord est un bras d’eau bleue-verte, long de 40 km, relativement large d’où se hissent des hauteurs de roches. Deux heures de ferry, pour une centaine d’euros (là ça pique quand même).
Sur le Lysefjord, le ferry des Suisses !
Nous partons donc pour ce petit périple. Nous arpentons les virages, les routes de montagnes et arrivons à bon port et en avance madame, monsieur !
De là un francophone nous aborde et nous parle tarif, ferry, durée, tarif, ferry, durée ! Il est un peu perdu avec son van, car il a réservé en avance, nous rien du tout et on ne trouve pas de caissier pour payer. Finalement nous grimpons tous, en colo de vans Volkswagen et une gentille dame nous aborde près des toilettes pour nous demander de payer le voyage. Un peu par hasard, sans problème. Il y a quelque chose de très spontané et très frais dans la gestion norvégienne !
Et puis, et puis… une traversée magnifique… Les montagnes nous avalent, nous passons à côté de Preikestolen cette fois-ci vu de dessous. Je ne sais pas ce qui est le pire, la vue de haut ou la vue du bas. Clem sautille partout et prend tout en photo. Puis nous retrouvons notre francophone et sa chère et tendre pour papoter ! Ils sont suisses, d’où ce léger accent Ovomaltine que l’on aime tant !
Sébastien et Rebecca font donc aussi un périple de deux mois en Scandinavie. C’est à peu près tout notre chemin mais dans l’autre sens. De Zurich, ils ont pris du temps au Danemark et ont attaqué la Suède, avant de redescendre via le Cap Nord, par la Norvège. Nous les rencontrons en fin de parcours. C’est chouette d’avoir leurs impressions, conseils, avant-goûts… Ils vont eux aussi faire Kjeragbolten puis filer vers Oslo, dernière étape de leur périple avant l’Allemagne et Zurich.
Ce petit goût de liberté lié au voyage. Rencontrer des voyageurs, papoter si facilement, pour 5min, 2 heures, 2 jours, ne pas savoir où dormir, faire des randos et voir des paysages incroyables, se sentir tout petit, insignifiant, trouver la « vraie » vie lointaine et se demander pourquoi c’est celle-ci la « vraie »…
Il y a quelques jours, nous envisagions d’avoir notre van à nous. De base j’aurais tendance à voter pour la location qui assure un véhicule sûr et contrôlé, cela dit avoir son propre nid, c’est vrai que c’est tentant. Je m’imagine parcourir le monde, fenêtre ouverte, voir le reste de la planète défiler comme les sapins, l’eau et les roches d’ici, en ayant partout un chez moi. Je me demande si nous (l’Homme) avons besoin de peu d’espace ou au contraire de beaucoup. La tête dans mes réflexions existentielles de « C’EST QUOI LA VRAIE VIE ?? », nous arrivons à bout des 40 kms du fjord. Les Suisses et les Français reprennent leurs vans respectifs et peut-être, peut-être que nous nous retrouverons demain, qui sait.