J32 : de Nusfjord à Ballstad, à Flaskstad, 67 km
Total 5 073 km
Ce matin nous jouons la carte du touriste traditionnel ! Nous descendons de notre perchoir déambuler dans les ruelles de Nusfjord !
Comme bien souvent, je ne pars pas dans notre nain et boite de conserve, fidèle au défi relevé par nos amis (prendre une photo de chaque objet tous les jours). Le petit village de pêcheurs est très mignon, tout se passe autour du port de la morue, les couleurs jaunes et rouges se mélange harmonieusement. Clément part dans son coin prendre quelques photos et moi je me ballade du mien en quête de cartes postales (hors de prix). Je profite pour réaliser mes photos défis, j’ouvre mon sac à dos pour m’occuper du nain et…. patatra le voilà qui m’échappe du sac et tombe d’un coup sur le sol en bois. Arfeuuuuuuuu ! Les jambes brisées, des éclats dans l’eau, d’autre disséminé, le nain vient de devenir homme-tronc en moins de deux secondes…. Pas trop trop fière, je fais ce que je peux pour réparer la poupée et sauver ce qui est sauvable, mais c’est peine perdue, il est vraiment trop abîmé… Je continue de déambulée pas over over fiere, et j’ai du mal à me concentrer sur les mouettes en plein duel de hurlements. Yann Arthus Clément Bertrand me rejoint et honteuse, je lui avoue mon crime… Il relativise gentiment en me disant d’assumer pleinement, j’adore ! Oui oui ok j’assume totalement, moi perso j’adore les hommes sans pattes, je suis complètement capable de gérer les nouveaux problèmes d’autonomie de notre compagnon, pas de souci.
On continue la ballade par le visionnage dans un vieux baraquement réhabilité, d’un documentaire sur le village, son histoire, évolution au fil des siècles. On y découvre la vie des pêcheurs dans cet endroit isolé et par la même occasion la vie de la morue. On essaye de se projeter quelques années auparavant, voir comment la modernité a prit le pas sur les anciennes techniques et façon de vivre. Derrière, près de l’eau il y a un aménagement très étonnant de banc face à la mer mais sur les pierres. Il s’agit de projets d’étudiants en architecture. Deux autres projets d’architectes en devenir ont prix vie ici. Le terrain sert d’expérimentation. Il faut dire que tout s’y prête. Il super beau et on finit cette visite par un petit café en terrasse, le seul, pour profiter du moment. On geek un peu au soleil.
Adieu Nusfjord, on doit surfer nous !
Il nous faut décider de la suite et Clément est en contact avec une école de surf. Comme pour le glacier, il propose ses talents de photographe en échange de tarifs avantageux. L’école de surf est à Flaskstad, on est passé devant hier. L’école est ok pour nous proposer de surfer en échange de photos, mais comme rien n’est encore bien ficelé, il s’agit surtout de rester dans les parages. Nous décidons finalement d’aller vers Ballstad, c’est la ville de l’huile de foie de morue. Quitte à être touriste, soyons le jusqu’au bout. Et vive la morue ! Une sièste et quelques kilomètres plus tard, mais quelle erreur !!!! Cette ville est horriblement repoussante, industrielle (aux Lofoten????) et vraiment sans charme. Ni une, ni deux, demi-tour ! Nous nous reportons donc directement par l’étape Flaskstad et puis nous aviserons demain.
Nous dépassons la petite plage de surfeurs et laissons le van voguer à notre feeling. Non loin d’un autre van, que je suspecte de nous suivre, ahum, nous trouvons un super endroit face à ma mer et seul au monde pour garer notre bébé. On inspecte les lieux, personne, une route très peu fréquentée, un espace pour faire du feu, au bord de l’eau, il faut super beau, il y a un autre van pas très loin, banco !
Il y a Robinson Crusoé et il y a CLEMA
Cela fait des jours et des jours que nous attendons ce moment ! Faire un feu en pleine nature, face à l’eau, paisiblement. C’est parti l’une de nos meilleurs soirées ! Nous partons en quête du bois, surtout Clément, je ré-organise le van, on se fait une ambiance avec une petite musique de fond, l’apéro vin cacahuète pour lancer les flammes ! Le feu part sans trop de difficulté !
Et qui dit feu dit ? Merguez mon ami ! Sauf que là c’est un peu la looze, elles finiront plus dans le feu que dans notre estomac mais qu’importe, nous sommes heureux.
C’est un moment magique, de ceux qu’on imagine, qu’on rêve et qu’on voit à la télé, mais rarement dans le 19e. Cette soirée restera dans les mémoires en grande concurrence avec mes années scoutes ! On refait le monde tout les deux, mais on laisse aussi quelques moment de silence en admirant la scène, on se dispouille sur la meilleure façon de tenir des saucisses pour ne pas qu’elles finissent carbonisées, on rigole de l’autre. Le vin fait son petit effet, quand Clément a l’idée lumineuse de relever un des défis de nos amis, pour le coup j’hésite VRAIMENT à taire le nom !!
Le défi étant : une photo de nous, nus, sur le van ! Oui, oui : NU et SUR le van !
C’est bien connu en Norvège c’est un temps à être en bikini, ahum. Clément file tester son matos, tandis que je tente de réaliser ce qu’il va se passer… Non pas que je n’aime pas voir Clément dénudé mais bon ! Me voilà à me déshabiller dans ce froid nocturne et à escalader notre maison. Je garde mon gilet à proximité pour les entres prises, car je n’sais pas comme ça mon petit doigt me dit qu’il y aura plusieurs prises ! Ahum, j’adore ! Bon en vrai, c’est une bonne partie de rigolade qui nous attend, Clément courant en boxer sur la route, calant le trépied au milieu de la route priant pour qu’aucune voiture ne passe, moi à hurler de froid et de stress, lui qui remonte, qui pose, je jette mon gilet, merde le retardateur qui prend trop tôt, qui ne se déclenche pas, qui se déclenche mais la photo est floue, noire, bleue, blanche. Faire attention à ne pas abîmer le toit, on a quand même une caution de 200 000 dollars, rester au bord, pas trop non plus, se demander ce que va en penser notre nouvel ami Antoine de Freed’Home Camper, maman, ma chef ? éviter de choper une pneumonie ce serait pas mal aussi, se délecter de la situation, sans bien réaliser, se sentir vivre, se marrer comme des gosses, pendant un quart d’heure et redescendre !
On restera encore un peu dehors ce soir là, à vivre cette folle soirée, si simple en termes d’actions, apéro-barbuc-photo, mais qui devient exceptionnelle uniquement par son environnement. La magie de la nature, de ne pas avoir de réveil aussi. A propos de réveil, le moment de rentrer nos affaires et nous même se calfeutrer arriva, avec une chouette soirée, de quoi s’endormir le sourire aux lèvres.