J28 : Reine, la belle des îles Lofoten ! - Le road trip Norvège en van de Clema

Jour 28 : arrivée aux îles Lofoten, de Mosekenes à Reine, 10 km

Total : 4 923 km

Aaaah les Lofoten ! A portée de vagues, nous en rêvons durant cette traversée nocturne de 4 heures. Le ferry, pris à Bodo à 3 heures du matin, nous berce dans un froid polaire, si froid que ça nous réveille plusieurs fois. La sonnerie, qui annonce l’arrivée tant attendue, retentit dans nos songes, on se réveille dans un état second. D’un pas engourdi et vaseux, nous nous rapprochons des vitres, les voilà ces îles dont tous les guides nous vantent tant leur beauté.

Une belle semaine s’annonce donc. Un lundi animalier, car « Lofoten » est composé du mot ló, qui signifie « lynx », et du dérivé de fótr, « pied », indiquant que la forme de l’île est comparée au pied d’un lynx. Ok allons voir ce pied de lynx. Moi qui adore les félins, Clément en premier lieu, je devrais être aux anges.

Les îles Lofoten, berceau du road trip

Nous sommes un peu excités mais complètement hors-circuits pour vraiment profiter. Nous rejoignons notre van les yeux errant sur ce bout de terre à l’approche mais il est encore bien tôt et le ciel est couvert. Nous faisons ronronner le moteur et hop nous prenons possession des routes microscopiques de Mosekenes, point de chute des arrivées du sud des îles Lofoten ! Mais on est vraiment fatigués, les 4 heures de sommeil entrecoupées ont raison de tout. On conduit sans trop savoir où aller, direction Reine, petit village au sud des îles, cité dans les guides. A peine quelques kilomètres plus tard, nous ne luttons plus et cherchons juste un endroit où garer notre lit. Pas facile ! Les routes de villages sont en une voie et il s’agit de villages longeant l’eau où il n’y a pour le moment qu’une rue principale, bordée de petites maisons rouges. Tout est petit, on erre un peu, Clément part de temps en temps en éclaireur car les virages de ces ruelles sont étroits. On dirait que tout est en miniature, comme dans un décor de poupée !

On finit par trouver un recoin assez grand pour garer notre monstre. Nous sommes complètement cuits mais aux anges, heureux comme tout. On met notre nez dehors pour savourer la victoire, sur le port. Ce moment où l’on admire les mouettes au dessus de l’eau danser et chanter, l’horizon et les roches, restera. Quelques photos et une cigarette plus tard, on file sous la couette, l’âme du guerrier qui a gagné la bataille. La chaleur du van nous réconforte et nous nous endormons en paix, au chaud, gagas. C’est parti pour le vrai break du voyage. Nous avions décidé que nous prendrions le temps sur les Lofoten durant une dizaine de jours. Clément est heureux comme un gamin, pense les 1000 et 1 photos en devenir. Et moi aussi, je vais pouvoir lever le pieds sur les kilomètres et me reposer de ce long voyage. Un mois de route, le second objectif est atteint ! Lofoten, nous voilààààààààà !

Lofoten, où le bleu est parsemé de rouge

A midi, nos yeux s’ouvrent, on trépigne un peu de découvrir ces îles. Mais il pleut beaucoup, beaucoup ! Direction le café ! Au port, armés de nos guides, on se réchauffe grâce au café illimité proposé. En attendant que la pluie cesse, on commence à organiser notre semaine, quelles randonnées faire, où aller, que voir. Sur chaque page, le même style, des maisons rouges, perdues dans du bleu et du vert. On a hâte ! Sauf que la pluie ne cesse pas, voir redouble d’intensité. Je me crois dans un film, quand les bourrasques s’emparent du port et que les marins s’agitent. Mais bon nous ne sommes pas là pour boire du café, Clément s’impatiente et nous filons prendre des photos, se balader malgré la pluie et le vent glacial.

On traîne un peu près du café regarder et essayer de comprendre comment tout ce manège s’organise. Les morues, les filets de pêche, les cabanons rouges coincées entre montagnes et fjords… comme sur les cartes postales. Et oui, la pêche de la morue est l’activité principale des îles Lofoten. Chaque hiver, les pêcheurs de tout le nord de la Norvège viennent pour pêcher d’énormes quantités de poissons qui seront ensuite salés et séchés à l’air libre.

On reprend le van pour aller un peu plus loin, et nous atterrissons un peu par hasard, dans un village rouge tout aussi petit et lui plus coincé dans la montagne. Il y a pas mal de touristes dont beaucoup de français ! Les randonneurs ont laissé tomber leur ballade et se replient sur le village. Clément shoote tant bien que mal, entre trois averses, moi aussi dans une autre mesure ! Je prends l’air sur le perron, regarde la vie des marins et des habitants, m’abrite de temps à autre. Bon cette demie-journée est un peu chaotique, si nous n’avons que de la tempête ça va être dur les Lofoten !

Reine, la belle !

On repart pour aller à Reine, à peine dix kilomètres plus loin. Grâce à la pluie, il y a moins de monde. Nous trouvons une place à l’entrée de la ville sur les hauteurs, coup de bol énorme ! Nous avons une vue sur la ville, derrière nous la montagne qui porte le même nom « Reinebringen », devant l’eau, entre les deux, un pont qui amène au village. A droite, une ambiance rosée de l’eau, à gauche, une lumière bleutée sur le village encastré dans les montagnes. C’est sublime. On part à pieds découvrir cette ville, qui dit-on est la plus belle de Norvège. Ok moi comprendre.

Elle porte bien son nom la bougre ! C’est splendide ! Les maisons sont comme des maisons playmobiles, pastels, posées à l’américaine entourées de petits jardins, au bord de l’eau. Clément part de son côté et moi du mien. Seconde fois que nous nous séparons pour regarder de plus près ces ruelles. Il ne pleut plus du tout, le ciel est un ciel couvert de nuages d’après pluie, la lumière de fin journée les traverse et c’est une ambiance toute particulière qui s’offre à nous. C’est magnifique, les rayons de soleil tombent sur l’eau comme une boule de feu sur une nappe en velours.

Catholique oblige, mon radar à église me guide vers un cimetière à la scandinave, composé uniquement de pierre sans tombe dans un gazon au bord de l’eau. Le jardin du voisin s’y mêle naturellement, dieu que c’est paisible. L’église en bois blanc est fermée, décidément toutes les églises sont fermées depuis le début ! Je me dirige vers les pontons entre les maisons rouges, que l’on nomme les hytters. La hytte, grossièrement traduisible par hutte, est la traditionnelle cabine de montagne possédée par un ménage norvégien sur trois. Elle était la maisonnée des pêcheurs à l’époque et est encore utilisée de nos jours, comme repli de vacance.

C’est un nouveau moment magique. On se retrouve au van, pour les dernières photos de la journée, on s’échange nos impressions avant de s’installer pour la nuit au même endroit. Ce soir il s’agit de bien récupérer car demain, un réveil à 7h nous attend, pour prendre un bateau à 9h, qui nous emmènera sur un bout d’île. Une plage est au bout de la ballade, cachée derrière les montagnes. Mais nous sommes des fous, nous allons faire plus fort encore : monter en haut et y dormir sous tente ! Une semaine qui commence fort et encore une organisation de tonnerre !