Jour 51 : de Aabenraa, Danemark à Cologne, Allemagne, 600 km

Total : 10 145 km

Aujourd’hui, nous nous levons sur notre petit port danois. Nous faisons comme tous les matins depuis deux mois, notre nouvelle routine. C’est l’avant dernier matin. Demain nous rendrons le van.

Emotion.

Nous sommes tristes, et plein d’émotions. Nous reprenons tant bien que mal le volant de notre maison et traversons le Danemark, puis l’Allemagne. Nous voyons nettement la différence d’ambiance, via l’application GPS Waze qui indique bon nombre de signalements. Les autoroutes sont aussi beaucoup moins jolies et comme toujours ponctuée de travaux.

Le soir venu, nous arrivons dans la périphérie de Cologne. Il est tard, il pleut, il faut noir, je suis fatiguée. Les travaux sont pénibles et je crains les dérangements pour l’Otago. Nous commençons à chercher un lieu pour la nuit dans ou à côté de Cologne. Pas facile.

Nous trouvons un lieu qui à l’air sur l’application pas trop mal, dans un bout de foret pres d’un lac. Okay nous y allons. Je suis dans un état de tension moyen, j’en ai un peu marre et veut m’arrêter. Clément me guide. Nous entrons finalement dans cette foret. Le chemin nous mène vers une sorte d’espace rond où sont parkées d’autres voitures. Je me gare à côté de l’une. C’est bizare, les feux sont pour certaines allumées, le conducteur dedans mais la voiture est à l’arrêt. Je ne comprends pas bien ce qu’il se passe. Clément se met à crier de partir, du moins de changer de place. Je ne comprends pas non plus pourquoi d’un coup il s’énerve. Je m’exécute, déplace le van, le GPS n’est pas bien clair sur le chemin à prendre. Clément me dit d’aller à droite, mais moi je pense qu’il faut aller à gauche. Je vais à gauche, suis le GPS qui rechange de direction, je me rends vite compte que je vais un cercle tout autour de ces voitures à l’arret. Puis certaines se mettent à me suivre à faire des ronds. Ca ne va pas du tout. Je ne comprends toujours pas ce qu’il se passe, mais Clément me hurle dessus pour qu’on s’en aille vite, tout de suite ! Ok, ok ! Je finis par trouver comment sortir de cette foret. Mais une voiture nous suit. Bon, je ne me dis rien de particulier et retrouve les lumières de la ville. Nous ne savons pas ou aller mais j’avance, je roule, jusqu’à trouver un semblant de vie de quartier. Nous reprenons nos esprits progressivement, et. Clément m’explique que nous étions tombés dans un nid à prostitution, plein de proxénètes, de clients et de filles. Nous avons du, sans le savoir, déclencher un signe en faisant un tour autour des voitures ! OKAY ! Tout-va-bien ! Et là, la voiture qui nous suit depuis la foret prend un autre sens. AHUM.

Puis miracle, un panneau pour camping-car, il doit y avoir un parking dédié à proximité. On finit par le trouver dans un état de nerfs pas possible, quand la voiture de derrière, se met à l’arret à côté de nous et nous demande si nous n’avons besoin de rien, en anglais. Clément répond que tout est ok, qu’on était perdu et que tout va bien pour nous. Le mec insiste, Clément aussi. On se gare et la voiture part.

Nous sortons finalement du van, fumons 300 cigarettes. On s’excuse, se prend dans les bras, on transpire, on est fatigués, on a chaud et froid. Bienvenue en Allemagne !

Nous mettons du temps à nous calmer et reprendre le fil et nous nous couchons dans un état d’adrénaline sympathique !

Du Danemark à la France en passant par l'Allemagne en van