Jour 19 : de Breheimsenteret à Skjolden, 62 km
Total : 3 566 km
Le réveil sonne tôt de nouveau. Après avoir vu, hier, de nos propres yeux, le glacier Nigardsbreen fermé, suite à son affaissement, nous devons, aujourd’hui, faire notre randonnée sur le glacier d’Austdalsbreen, avec l’entreprise spécialisé Icetroll. Aujourd’hui est donc un grand jour !
Opération glacier, étape 1 : la préparation
Nous nous réveillons sur le parking du Breheimsenteret (le centre communautaire de Jostedal). Nous nous préparons dans le centre très bien équipé. On est un peu gênés de se laver les dents dans les toilettes du centre, mais cela nous vaut aussi un bon fou-rire… Le grand dilemme se pose car il pleut beaucoup ce matin : comment s’habiller ? Comment protéger mon matériel photo ? J’opte pour cette théorie : je vais faire du sport donc je vais créer de la chaleur, donc je choisis la garde-robe : t-shirt, coupe-vent, k-way, pantalon de ski et un collant. Espérons que cela suffise. Pour le matériel photo, je prends le minimum : mon 24-70 et mon Nikon avec une protection sur l’appareil appelé sac-poubelle (ça marche du tonnerre !).
Nous rechargeons les batteries de la gopro. Albane s’occupe des inscriptions et autres décharges avec l’entreprise Icetroll. Moi je m’occupe du matos. Je suis interpellé par une dame qui me prend pour le guide, ça doit être ma barbe de 1 mois ? ou ma doudoune technique ?
Puis nous avons un petit brief des guides. Nous intégrons un groupe de 12 personnes. Nous atteindrons le glacier en kayak avant de randonner dessus. Mais d’abord, nous devons rouler 20 minutes sur une petite route non inscrite sur les GPS et il n’y aura pas de réseau. Il faut donc suivre le bus bleu (pas le nôtre comme l’a pensé un autre randonneur !). Bon il ne faut pas les perdre de vue alors. Sachant que dans l’ensemble il s’agit de norvégiens habitués aux routes tortueuses et étroites, (sans parler de leurs tunnels ?). Bref cela va être sport. En effet, Albane a du mal à suivre le groupe sans parler d’un passage par un tunnel en piteux état avec des nids de poule énormes et une sortie en one way… Mais il n’y a qu’un chemin, et nous arrivons aux pieds d’un immense barrage. Nous allons grimper au dessus pour rejoindre les kayaks. Il pleut et il fait froid. Ca va être dur physiquement et pour les photos.
A l’assaut du glacier d’Austdalsbreen… en kayak !
On nous donne le matériel, gilets de sauvetage et jupes de kayak et nous explique comment monter sur le kayak, comment pagayer, comment ranger nos affaires. Celui qui est derrière dirige et donne l’impulsion, celui de devant a un rôle plus tranquille et accompagne le mouvement directionnel et la force de propulsion. Il pleut trop je préfère laisser mon Nikon à l’abri pour l’instant. Je garde la gopro et mon iPhone. Albane veut la place à l’arrière pour diriger. Tant mieux je peux faire des photos !
Nous montons sur le kayak, ça bouge pas mal ces engins là ! Heureusement, les guides sont hyper avenants et nous aide les uns après les autres à monter dedans. Faut dire que l’eau doit avoisiner les 5°C. Nous sommes face à des paysages complètement lunaires. Nous sommes sur un lac d’eau turquoise, formé par la réunification de 2 lacs suite à la construction du barrage. Le lac doit bien faire 5 km de longueur.
Nous pagayons, Albane coordonne, moi je suis. Nous passons devant des icebergs qui flottent sur l’eau turquoise. C’est juste magnifique.
Puis apparaît le glacier d’Austdalsbreen, gigantesque. Une beauté. Le guide nous explique que si un rocher se décroche, il faudra éviter les vagues et pour ça il faut légèrement se décoller du kayak pour amortir l’onde. Bref peu rassurant.
Nous rencontrons un couple de français pendant la traversée ! Ils sont aussi en road-trip mais en tente et en voiture !
Après 2 heures de pagaye, nous arrivons sur « la plage » d’arrivée. La notion de plage est, disons, complètement inadaptée. C’est un monde de roches. L’arrivée se fait sans encombre, mais porter le kayak est difficile, il est très lourd. Nous sommes déjà bien fatigués par la rame, maintenant il faut porter le kayak et attaquer la randonnée glaciaire. On se rassure en se disant qu’on ne rentrera pas en ramant.
Puis le drame, Albane perd ses lunettes de vue en enlevant son gilet de sauvetage. On se met à chercher sous la pluie, on a faim, on a froid et on est trempés. On ne trouve pas. Nous sommes en train de perdre le temps de la pause du midi, les autres du groupe sont en train d’avaler leurs sandwichs. Nous refaisons plusieurs fois la sortie de l’eau. Mais rien, impossible de trouver les lunettes. Une guide vient nous aider. On soulève les kayaks, les cailloux. Les minutes passent, je m’imagine déjà devoir conduire le reste du voyage et Albane conduire (et vivre) avec ses lunettes de soleil (de vue) dans les tunnels norvégiens, de 8 km, avec rond point… Trop la fête…
Heureusement la guide tombe par hasard dessus à plusieurs mètres de là… Les lunettes ont fait un sacré bond et sont arrivées comme une fleur sur une pierre, sans aucune rayure. Ouf. Albane est rassurée et moi aussi. On rejoint le groupe qui est déjà sur le départ vers la prochaine étape et on mange en même temps en quatrième vitesse.
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[…] aucun risque d’enlisement, le petit barbu me guide et on quitte non sans peine ce camping. Un adieu à notre acolyte néerlandais, deux bidons d’eau et hop on file vers Geiranger […]
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