Jour 20 : de Skjolden à Geiranger, 180 km

Total : 3 746 km

Ce matin est un peu dur ! On a du mal à émerger, moi petite marmotte, je resterais bien sous la couette durant 7 ou 8 ans, mais le petit barbu à côté de moi s’active. La vie de van ne s’arrêtera donc jamais ! Dire que j’ai pris un hamac dans la valise pour les journées repos.. mouhahaha… Aller hop, on se secoue et on repart, pour ranger, ranger et ranger, et enfin se doucher ! Quand on se douche une fois par semaine, on le souligne bien ! Ensuite, je suis rassurée, le van n’a aucun risque d’enlisement, le petit barbu me guide et on quitte non sans peine ce camping. Un adieu à notre acolyte néerlandais, deux bidons d’eau et hop on file vers Geiranger !

Je prends la route dans le mauvais sens pour bien fêter ça, Clément en profite pour shooter la 67 569 843e cascade du périple. L’ami des moustiques prend un peu son temps, moi j’en profite pour encore me frotter les yeux.

Ce matin que c’est dur ! Aller on repart pour de bon, aujourd’hui, nous quittons le monde de la glace, pour celui des Trolls. Direction Geiranger ! Prononcé différemment par toutes les personnes rencontrées durant notre périple, nous optons pour le bon franchouillard « J’ai rangé ». Ah ah ah, ce qu’on est drôle ! Oui je sais ! Notre ami néerlandais en venait et nous a vanté Lom, ville intermédiaire. Martial aussi, ça à l’air sublime. Le chemin n’est pas direct, il faut faire un demi-cercle pour atteindre Geiranger. Oui sinon c’est pas drôle. J’estime en mon fort intérieur 2 semaines et demi pour faire ces 180 kms mais je ne dis rien. Ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco, elle est enclavée au fond d’une vallée de Storfjord. La route se transforme de nouveau. Nous découvrons des hauts plateaux, c’est encore différent ici. Les paysages des hauts plateaux sont un mélange de jaune, d’ocre et la neige s’invite à la partie, le vent aussi. Nous sommes impressionnés par la désolation et cette sensation d’être seul face à la nature. Clément mitraille…

On passe à côté du point de vue Dalsnibba, le plus haut du pays, accessible uniquement en voiture. On hésite car malheureusement il est payant. Environ 15 euros. En bons ronchons que nous sommes, nous refusons de payer pour voir la nature ! LIBEREZ.LA.NATURE.com est désormais écrit sur le coffre du van.

Donc nous continuons notre chemin mais la nuit trop courte me rattrape et je ne résiste pas à la tentation d’une petite sieste en bord de route, pendant que Clément photographie inlassablement la moindre poussière de ce magnifique pays. Au réveil, je lui découvre aussi une grande sensibilité, inversement proportionnelle aux moustiques, pour les têtards crapahutant dans une flaque d’eau.

Et puis on repart. Je suis rassurée car Geiranger n’est plus loin du tout. Le flux de touristes est un bon indicateur. On gare le bébé bleu à un point de vue, et oui c’est bien une petite ville que l’on voit de tout là-haut ! Oui il faut admettre que c’est très joli.

Je cherche sur Park4night si l’on peut dormir quelque part dans ce périmètre restreint composé d’une grand route au nord, et une grande route au sud, mais rien. Je propose que l’on reste donc au point de vue, avec un peu de chance les touristes déserterons l’espace. Et non ! Au bout d’un moment on remarque un autre point de vue un virage plus bas, vide ! Avec tout ce qu’il faut. C’est un parking riquiqui mais qui fera largement l’affaire ! Ce soir, il ne fait pas froid. Je prépare un petit dîner rapide et on mange sur un des bancs à disposition pour admirer la vue. On fait un peu les guignols, on se repose, on regarde tout ça avec lenteur.

Clément teste des superpositions de paysages avec mes cheveux. La créativité de l’artiste est stimulé par tout ce bleu et ce vert à priori. Nous avons la chance d’avoir notre petit concert perso ce soir, car nous partageons l’espace avec une autre voiture qui rallume toutes demie-heures sont moteur pour faire chauffer sa voiture, ce qui donne une petite ambiance tout de même ! Un dernier coup d’oeil à la descente qui m’attend demain pour atteindre le grand village et la montée pour en sortir et au dodo !